Passoires énergétiques : 17% des résidences principales gaspillent de l’énergie

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Passoires énergétiques : 17% des résidences principales gaspillent de l’énergie / iStock.com - monkeybusinessimages
Passoires énergétiques : 17% des résidences principales gaspillent de l’énergie / iStock.com - monkeybusinessimages

La transition énergétique dans le parc immobilier français a encore un long chemin à faire. En effet, malgré les incitations effrénées à l’optimisation de l’isolation des logements, une part conséquente du parc immobilier demeure dans le rouge côté performances énergétiques. Le dernier rapport de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) publié en juillet 2022 le confirme.

La lutte contre les passoires thermiques poursuit sa lancée. Le bilan établi par l’ONRE, portant sur le nombre de logements classés F et G par le diagnostic de performance énergétique (DPE), s’inscrit dans ce cadre. Pour rappel, ces logements énergivores seront interdits de location à compter de 2025. Actuellement, 17% des résidences principales ne sont pas en règle. Décryptage.

Les mauvais élèves du parc immobilier

Pour la première fois depuis le dernier bilan dressé en 2018, l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) a mené une étude dans l’écho de la mise en place de la nouvelle méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un logement. Les chiffres ont légèrement augmenté en l’espace de quatre ans, en dépit des campagnes d’appel à la rénovation énergétique menées entre-temps. En effet, selon le nouveau rapport sur les DPE, le nombre de résidences principales étiquetées F et G sur l’échelle de la performance énergétique est passé de 4,8 millions à 5,2 millions. En résumé, 17% des résidences principales françaises sont qualifiées de passoires énergétiques, tandis que 4,9% seulement affichent un excellent score (A et B) au sein du même parc. Les résultats de ce bilan rappellent, entre autres, l’importance de la rénovation énergétique, notamment à quel point le reste du chemin à parcourir en termes de transition est encore long.

La nouvelle méthode de calcul du DPE

La sensible hausse du nombre de logements considérés comme des « passoires énergétiques » (étiquettes F et G) est en partie attribuée au nouveau mode de calcul du DPE utilisé. Pour rappel, le diagnostic de performance énergétique avait évolué en juillet 2021. S’il se contentait auparavant d’évaluer les habitudes de consommation énergétique d’un foyer pour définir le score de sa performance, le DPE s’est amplement enrichi depuis. Désormais, l’évaluation prend en compte non seulement la quantité d’énergie consommée par le logement, mais aussi son taux d’émissions de gaz à effet de serre. Le DPE permet ainsi d’apprécier de manière plus complète la véritable performance énergétique d’un logement et de lui attribuer un score plus pertinent sur une échelle de A à G.

Interdiction d’augmenter le loyer depuis août 2022

Comme prévu par la loi Climat et résilience de 2021, les propriétaires de logements qualifiés de passoires énergétiques ne peuvent plus augmenter leur loyer depuis août 2022. L’interdiction à la location des logements énergivores sera en outre effective à partir de 2025. Cela laisse largement le temps aux propriétaires des 5,2 millions de résidences principales étiquetées F et G de revoir l’isolation de leur logement. Du côté des résidences secondaires, le nombre de passoires thermiques est lui aussi conséquent et représente 32% du parc (soit 1,2 million de résidences).