Travail de nuit, contraintes temporelles, fatigue et risques : les emplois à horaires atypiques

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Travail de nuit, contraintes temporelles, fatigue et risques : les emplois à horaires atypiques / iStock.com - Sushiman
Travail de nuit, contraintes temporelles, fatigue et risques : les emplois à horaires atypiques / iStock.com - Sushiman

Le monde du travail est régi par des règles horaires communes qui s’appliquent à la grande majorité des travailleurs. Elles imposent de manière standard 5 jours de travail par semaine pour un volume de 40 h d’activité, soit 8 h dans la journée. Cependant, certains secteurs, en raison d’une forte demande de travail en continu, dérogent à ce standard et imposent des horaires atypiques. Les employés, le plus souvent peu qualifiés, se retrouvent ainsi à travailler de nuit, très tôt le matin ou encore durant les weekends et jours fériés, avec irrégularité et discontinuité.

L'être humain est diurne par nature. Les horaires de travail qui imposent aux salariés des contraintes temporelles telles qu’un travail de nuit vont donc à l’encontre de cet ordre naturel. Pourtant, les personnes à subir ces horaires décalés à la normale sont de plus en plus nombreuses. Tour d’horizon.

Comment définir un emploi à horaires atypiques ?

Un emploi est dit à horaires atypiques lorsqu’il requiert de travailler à des heures auxquelles les salariés devraient logiquement être chez eux. Les aménagements de temps pour ce genre de travail dérivent complètement des configurations horaires qualifiées de normales dans la majorité des secteurs d’activité. En somme, il est question d’un travail à horaires atypiques et non-conventionnels lorsque le salarié est amené à travailler :

  • Tard la nuit (entre 21 h et 5 h du matin) ;
  • Très tôt le matin (entre 5 h et 7 h) ;
  • Durant les weekends de repos et les jours fériés.

Ces aménagements horaires atypiques peuvent être instaurés à la demande du salarié. Néanmoins, ils sont, dans deux tiers des cas, subis. À l’heure où certaines entreprises testent la semaine de 4 jours, ces configurations atypiques semblent archaïques.

Un phénomène qui se généralise au fil du temps

Ces dernières décennies ont vu le nombre d’emplois à horaires non standards se multiplier. Le changement de mode de vie avec l’instauration du télétravail et de l’ère du e-office, ainsi que l’importante hausse du travail à la demande, explique la généralisation de cet aménagement. Les heures de travail décalées sont courantes, notamment dans le secteur de la santé, du commerce, mais aussi dans les emplois peu qualifiés. Pour autant, les emplois à horaires atypiques sont loin d’être adaptés à un mode de vie sain. En effet, ces postes s’accompagnent, le plus souvent d’importantes contraintes temporelles, à savoir :

  • Des horaires de travail imprévisibles et annoncés à la dernière minute ;
  • Des horaires irréguliers, des journées de travail discontinues, morcelées par des coupures variables.

Les conséquences sur la santé d’un emploi à horaires atypiques

De par leur nature, les emplois à horaires non standards peuvent se révéler particulièrement nuisibles au bien-être des salariés qui les subissent. En effet, cette configuration ne décale pas que les horaires de travail, elle dérègle entièrement l’horloge biologique de l’employé :

  • Ses heures de sommeil s’en trouvent troublées, occasionnant insomnies, nuits blanches, sommeil perdu et fatigue ;
  • Ses heures de repas sont décalées ;
  • Sa santé, tant physique que mentale, est mise à mal ;
  • Sa vie sociale est affectée.

À cela s’ajoutent les risques élevés d’accidents de travail liés aux emplois à horaires atypiques.