Un label pour lutter contre les violences obstétricales

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Un label pour lutter contre les violences obstétricales / Istock.com - gorodenkoff
Un label pour lutter contre les violences obstétricales / Istock.com - gorodenkoff

Donner naissance à un enfant n’est pas simple. Les femmes enceintes ont besoin d’un suivi constant et bienveillant. À l’origine, les maternités ont été conçues pour assurer ce rôle. Toutefois, avec le temps, des rumeurs sur des violences obstétricales ont commencé à circuler. Outré par ces déclarations, le CNGOF a pris les devants en mettant au point un nouveau label pour assurer la bienveillance des établissements de maternité.

L’année 2017 a été marquée par l’apparition du mouvement #MeToo. Cette libération générale de la parole a brisé le silence dans bien des domaines : les viols, les harcèlements, les violences sexistes, l’homophobie. L’existence des violences obstétricales a également été révélée à cette occasion, surprenant la CNGOF (collège national des gynécologues et obstétriciens français) plus que tout autre. En réponse à cette situation, l’entité a décidé de créer un label spécialisé pour certifier la bientraitance. Décryptage.

Les dénonciations entendues

Le label de la “maternité bienveillante” est une nouvelle initiative prise par le collège des gynécologues. Il a pour but principal de prévenir les éventuelles violences et maltraitances que de nombreuses femmes affirment avoir subies. “La libération de la parole des femmes nous a éclairés, parfois durement, sur des manques profonds dans nos maternités”, explique Israël Nisand, président du CNGOF. Le 17 octobre dernier, l’annonce de la mise en place du nouveau label a été effectuée lors d’une conférence de presse. Pour en garantir l’efficacité, il reviendra aux patientes elles-mêmes d’évaluer les maternités “trois jours, puis trois mois après leur accouchement”, confirme la CNGOF. En même temps, un allongement du congé de paternité est prévu.

Des critères à respecter

Le nouveau label du CNGOF sera assigné à toutes les maternités qui “s’engagent à mettre la bienveillance au centre de leurs activités”. La transparence sur leurs pratiques est également exigée, incluant notamment les taux de césarienne et d’épisiotomie. En effet, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, affirmait que le taux d’épisiotomies en France atteignait les 75%. L’information a été démentie par le CNGOF qui, en réponse, a alors imposé la transparence comme un des principaux critères d’obtention du label. En somme, les maternités intéressées seront amenées à se conformer à douze critères précis. Parmi ces derniers se trouvent l’option de l’accouchement démédicalisé, l'optimisation de l’information et le suivi prénatal pour bien préparer la maternité.

Les établissements concernés

À ce jour, une dizaine de maternités ont reçu le label de bientraitance. Environ une soixantaine de demandes provenant d’autres établissements ont déjà été soumises et sont en cours d’évaluation par le CNGOF. Par ailleurs, une partie du pouvoir est cédée aux femmes enceintes grâce au portail Maternys. Ce site internet accompagne la mise en place du label et permet aux patientes de se documenter sur l’accouchement, les sports à privilégier après et autres. Créé par la société Persomed, l’accès coûte 5 euros par patiente, un coût que les maternités labellisées prennent en charge. En outre, le site servira à évaluer les établissements grâce à des questionnaires prévus à cet effet.