Le Staphylocoque doré : une bactérie responsable d'infections

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Le Staphylocoque doré : une bactérie responsable d'infections / iStock.com - Dr_Microbe
Le Staphylocoque doré : une bactérie responsable d'infections / iStock.com - Dr_Microbe
Le Staphylocoque doré, ou Staphylococcus aureus, est une bactérie fréquemment présente chez l'Homme et l'animal. Si elle peut rester dormante, elle comporte néanmoins un potentiel infectieux à prendre en compte.

Un organisme omniprésent

En 1880, Louis Pasteur observe le premier Staphylocoque doré. Mais c'est Sir Alexander Ogston, qui le catégorisera et le baptisera d'après la couleur de ses colonies bactériennes. Ses recherches, dès 1881, l'implique dans des cas d'inflammation et de suppuration. Aujourd'hui, le Staphylocoque doré s'inscrit dans un groupe de 40 espèces de bactéries et en est forme la plus fréquente.

Nous vivons d'ailleurs quotidiennement avec lui. Au moins 30% de la population en est « porteur sain », quand il reste bénin. Présent sur la peau et les muqueuses externes, il s'inscrit dans notre flore bactérienne naturelle. On le retrouve sur des zones telles que le nez, les aisselles ou les zones génitales.

Cette bactérie se rencontre partout : dans l'eau, l'air, les sols et dans la nourriture. Souvent transmis par le contact humain, ou celui d'un objet contaminé, il a un champ d'action très large. Il est ainsi responsable de pneumonies, peut entraîner des endocardites au cœur ou des ostéomyélites lorsqu'il s'attaque aux os.

C'est aussi la bactérie causant le plus d'infections nosocomiales, contractées à l'hôpital, avec l'Escherichia coli.

Apparitions et symptômes du Staphylocoque doré

C'est par une blessure que le Staphylocoque doré peut intégrer l'organisme et le contaminer. Par conséquent, on rencontre des risques après une opération chirurgicale, ou lorsque les défenses immunitaires sont à plat. Le respect des normes d'hygiène à l'hôpital est donc crucial.

Lorsqu'elle s'attaque à la peau, cette bactérie peut provoquer l'apparation de furoncles, de folliculites, de panarisde l'impétigo, d'abcès mammaires en cas d'allaitement, ou du syndrome de la peau ébouillantée chez les nourrissons. Ces infections se caractérisent par l'apparation de boutons remplis de pus, de rougeurs ou de gonflements. La plupart se soignent au moyen d'antiseptiques et d'antibiotiques. Des complications, qui restent rares, peuvent amener des cas de septisémie si la bactérie atteint le sang.

Elle peut aussi induire des conjonctivites ou des otites. Au niveau des reins, elle occasionne des pyélonéphrites. Quant aux intoxications alimentaires, c'est la toxine qu'elle fabrique au contact d'aliments, crus et cuits, qui agresse le système digestif. Elle peut aussi être impliquée dans le syndrome du choc toxique, où la bactérie provoque une infection génitale sévère. 

Quel traitement possible ?

En déterminant la bactérie responsable de l'infection, il est possible de cibler un traitement efficace. Il se compose de molécules dérivées de la Péniciline, comme la Méticilline ou l'Oxaciline. Elles seront d'autant plus efficaces si elles sont prises tôt.

Du fait d'une longue prise d'antibiotiques, différentes souches du Staphylocoque doré n'y sont plus sensibles. Même aux plus puissants, comme la Vancomycine. C'est le gène sigH , au sein de la bactérie, qui est mis en cause. Des recherches menées en 2012 ont montré qu'il permet au Staphylocoque doré d'intégrer de l'ADN externe, le rendant plus fort. Des essais pour modifier le comportement de ce gène sont en cours. La vaccination et la recherche d'autres molécules sont aussi à l'étude.