Selon les autorités, un million de fumeurs ont arrêté la cigarette en moins d’un an dans l’Hexagone. Fort de ces résultats, le gouvernement ambitionne de faire baisser le tabagisme sous le seuil des 22% avant la fin du mandat Macron. Pour l’instant, les chiffres sont encore à 26,9%, mais l’exécutif reste confiant et veut réaliser cet exploit avant le terme du quinquennat. Décryptage.
Selon le ministère de la Santé, 26,9% des Français de 18 à 75 ans fumaient au quotidien en 2017. Ces chiffres ont légèrement baissé par rapport aux 29,4% de l’année précédente. La ministre Agnès Buzyn a même parlé de rupture concernant la réduction du nombre de fumeurs dans l’Hexagone. De plus, les mesures fiscales appliquées sur ce type de produit sont supposées accélérer ce phénomène sur le long terme.
Le tabagisme en baisse dans les milieux défavorisés
La hausse du prix du tabac, à travers les taxes, fait partie des techniques les plus courantes pour inciter les consommateurs à abandonner cette mauvaise habitude. Cette méthode a finalement porté ses fruits en 2017 ! En effet, le ministère de la Santé a noté une baisse significative du nombre de fumeurs dans les classes défavorisées pour la première fois depuis les années 2000. Ainsi, en 2017, cette tranche de la population comptait 34% de fumeurs, contre près de 38,8% un an auparavant.
D’autre part, 49,7% des chômeurs fumaient en 2016. Ils n’étaient plus que 43,5% l’année suivante. Comme le souligne la ministre de la Santé, “le tabac est un vecteur d'inégalités. Il pèse particulièrement sur les plus défavorisés et cela s'aggrave”. De ce fait, ces résultats sont réellement encourageants pour la politique gouvernementale en la matière. Toutefois, ces chiffres varient de manière significative d’une région à une autre. Il est ainsi indispensable de revoir l’efficacité du dispositif.
Trouver des alternatives viables
Selon les scientifiques, le sport permettrait d’améliorer les capacités respiratoires des fumeurs. Ainsi, il s’agit d’une solution intéressante pour réduire les effets du tabac sur l’organisme des anciens fumeurs. Pour les obliger à sauter le pas, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a tout fait pour faire passer le prix du paquet à 10 € avant 2020. Les chiffres de vente ont ainsi baissé de 9,1% début 2018 et de 20% en mars. L’équipe envisage même de porter ces mesures au niveau européen.
Par ailleurs, les substituts nicotiniques sont désormais pris en charge pour encourager les plus hésitants. Ce remboursement couvre notamment les inhalateurs, les patchs, les pastilles, les gommes, etc. prescrits par un professionnel de santé.
Nécessité d’une prise de conscience généralisée
La lutte contre le tabagisme est reconnue comme un élément important pour la santé publique. Néanmoins, selon l’OMS, la pollution de l’air tue plus que le tabac. De ce fait, il est indispensable d’adopter une meilleure stratégie pour protéger les citoyens des problèmes d’origine respiratoire. Cependant, cette démarche requiert une décision politique globale au préalable pour réduire les risques sanitaires et environnementaux sur l’ensemble de la population.