Travailler 4 jours en étant payé 5 : une bonne idée ?

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Travailler 4 jours en étant payé 5 : une bonne idée ? / Istock.com - Chinnapong
Travailler 4 jours en étant payé 5 : une bonne idée ? / Istock.com - Chinnapong

Depuis toujours, la mythique semaine de 5 jours régit le monde professionnel. Ce modèle est perpétué jusqu’à ce jour, sans toutefois faire l’unanimité. Désireuses de booster les performances de leurs collaborateurs tout en leur accordant un ratio gagnant entre vie privée et vie professionnelle, certaines entreprises ont décidé de révolutionner ce vieux modèle. À la place, elles instaurent ainsi une semaine de 4 jours. Les employés gagnent ainsi 1 jour supplémentaire de repos sans pour autant voir leur salaire diminuer.

Travailler 8 heures par jour, 5 fois par semaine, n’est pas vraiment une perspective tentante. Cette façon de faire tend à réduire les performances et devient même un facteur démotivant. En alternative, un nouveau modèle, basé sur une semaine de travail de 4 jours, sans baisse de salaire, commence à se faire connaître. Décryptage.

Une disposition expérimentée et jugée efficace

Afin de bénéficier d’un salaire moyen en France ainsi qu’ailleurs dans le monde, il est nécessaire de travailler au moins 40 heures par semaine, réparties sur 5 jours. En 1997, dans le but de lutter contre la pénibilité du travail, la société Yprema, spécialisée dans le recyclage de matériaux, a pris un tournant radical en passant de 5 à 4 jours de travail. Toutefois, pour maintenir la motivation de ses travailleurs, le salaire est resté le même. Si cette tendance s’est tue pendant quelques années, 2019 l’a vu regagner en intérêt. Le média Madame Le Figaro relate la décision de l’entreprise Welcome to the Jungle, d’adopter les 4 jours de travail depuis le mois de juin dernier. De grandes multinationales telles que Microsoft Japon se sont également lancées.

Les avantages de ce nouveau modèle

Alors que certaines entreprises vont jusqu’à payer leurs salariés pour partir en vacances afin d’augmenter leur productivité, une autre solution serait d’instaurer la semaine de 4 jours de travail. Ce combo gagnant présente de multiples avantages. Les premiers à en tirer bénéfice sont les salariés qui, gagnant 3 jours de repos par semaine, continuent de percevoir la même rémunération. Cette initiative permet de les remotiver. En outre, une analyse neuroscientifique de la situation a révélé qu’une semaine de 4 jours a un impact positif sur l’estime de soi, sans oublier le fait que cela rend toutes tâches moins pénibles. De son côté, l’entreprise rentabilise en retrouvant une équipe plus dynamique et plus éveillée, capable de multiplier exponentiellement la production globale.

Une réforme à adopter ?

Réduire la semaine de travail sans toucher aux salaires pour promouvoir la qualité de la production individuelle ? Une formule efficace qui est malheureusement loin d’être généralisée. Bien que de plus en plus d’entreprises l’adoptent et en font l’éloge, la réalité est toute autre. En effet, selon une enquête récemment menée par Citrix, intitulée “The Future of the working week”, les travailleurs européens, dont la France, sont plus proches de la semaine de 6 jours que de celle de 4 jours, en comptant les heures supplémentaires effectuées. Si la pratique du home office, plus souple, ressemble presque à cette solution, les vieilles habitudes au travail risquent de mettre un certain temps pour changer.