Peut-on prendre un numéro de téléphone surtaxé pour décourager les démarcheurs ?

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Au Royaume-Uni, courant 2011, un jeune Anglais a mis en pratique une méthode redoutable pour se débarrasser des démarcheurs téléphoniques : un numéro de téléphone surtaxé. Résultat, dorénavant, tout dérangement se paie. Mais cette méthode est-elle applicable en France ?

Lee Beaumont a défrayé la chronique ces derniers jours au Royaume-Uni en présentant une technique peu commune pour se venger des démarcheurs téléphoniques qui ne cessaient de l'importuner. Pour ce faire, ce webdesigner et président de l'ONG Stopselfharm a dépensé dix livres (soit 11 euros 80) de façon à bénéficier d'un numéro de téléphone surtaxé. Ainsi, chaque appel reçu lui fait gagner sept pence (soit huit centimes).

Tant et si bien qu'en l'espace d'un an, celui-ci a obtenu la somme de 300 livres, soit 353,60 euros. À noter cependant que le jeune homme a volontairement posté son numéro de téléphone sur Twitter, tout en se doutant bien qu'il serait utilisé par la suite par des sociétés de marketing, comme le souligne le site En-Contact.

Peut-on adopter une telle stratégie en France ?

Vous êtes certainement nombreux à être tenté d'en faire autant, et ce d'autant plus depuis que vous vous êtes aperçus que Pacitel ne parvenait finalement pas à bloquer les appels intempestifs et que la création du fichier voulue par le sénateur Jacques Mézard était au point mort. Malheureusement, en France, une telle méthode se révèlerait illégale. Pourquoi ? Tout simplement parce que les numéros de téléphone sont exclusivement destinés aux entreprises proposant des "services de valeur ajoutée", comme la voyance, la météo ou encore l'horloge parlante.

Pour cette raison, si jamais vous souscriviez à une formule vous faisant bénéficier d'un numéro surtaxé, les démarcheurs amenés à payer pour vous inciter à acheter leurs produits seraient en droit de vous faire un procès. Or, vous auriez alors du mal à justifier que vous proposez bel et bien un service à valeur ajoutée. Et dans ce cas, vous risqueriez d'être accusé d'escroquerie. Dommage.

Sources : En-contact, SOS Conso