Obésité : quand est-il nécessaire de passer par la chirurgie ?

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Le 25 février 2013, le tribunal de grande instance de Paris a reçu 7 femmes, venues réclamer justice face aux complications de leur opération contre la cellulite effectuée en 2006. Technique de plus en plus en vogue, l'opération pour affiner son tour de taille se rapproche de la chirurgie esthétique. Cellulite, corps graisseux, surpoids, obésité… chaque état a désormais sa solution et son public. Les résultats de l'enquête de l'Assurance Maladie, publiés en février 2013, dévoilent qu'environ une centaine de personnes obèses se fait opérer chaque jour. Mais l'étude révèle aussi de nombreuses incohérences pouvant être dangereuses.

En France, nous comptons aujourd'hui plus de 9 millions de personnes obèses, soit 15 % de la population, et au moins 30 000 opérations par an (82 par jour). Les chiffres ont doublé depuis 5 ans. Aussi, un enfant sur six est obèse. Une étude de l'Insee montre que les Franciliens sont cependant moins touchés par le surpoids que les provinciaux. Le ratio s'élève à 1 francilien sur 3 touché par un excès de poids, et plus encore en province (8 % des franciliens sont obèses pour 10 % dans les autres régions, et 24 % présentent un surpoids contre 26 % en moyenne ailleurs). L'une des causes serait la qualité des repas et le temps consacré à ces derniers.

Toutefois, les femmes présentent moins de surpoids que les hommes, mais davantage d'obésité. Aussi, 80 % des personnes opérées sont des femmes. L'obésité, provoquant de graves dommages de santé (diabète et hypertension, maladies cardiovasculaires et respiratoires, cancers et tout type de fragilisation des articulations…), beaucoup de Françaises, sous pression face à la "taille de guêpe" véritable référence pour beaucoup et victimes des conséquences de leur surpoids, se font opérer.

Deux Cheeseburgers

Solutions médicales pour lutter contre l'obésité

Pour accéder à ces opérations, coûteuses et parfois dangereuses, vous devez répondre à de nombreux critères. Or étonnamment ce ne sont pas dans les régions ayant le plus haut taux d'obésité que les opérations sont les plus nombreuses. Le taux d’intervention de chirurgie biliopancréatique (couramment appelée anneau gastrique ou réduction de l'estomac) varie de 1 à 3 suivant les régions sans corrélation systématique. Malgré une règlementation étudiée, les conditions d'accès et de choix d'opération diffèreraient-ils d'une région à l'autre ? Pas de réponse possible.

En cas de surpoids important, l'anneau gastrique est suffisant. Cette technique est actuellement la seule ajustable. Pourtant elle ne représente que 25 % des interventions. Les deux autres techniques, irréversibles et réservées aux "obèses morbides" représentent 75 % des interventions. La technique du By-pass, ou court-circuit gastrique, réside dans la réduction de l'estomac, permettant de manger moins. Les complications peuvent être nombreuses, aussi bien chirurgicales (infections, hémorragies...) que nutritionnelles (carences en vitamines et protéines, hypoglycémie… la quantité d'aliments ingérée étant modifiée pour les mêmes besoins). 

La gastrectomie est une autre opération délicate qui consiste en l'ablation d'une partie de l'estomac qui prend dès lors une forme de tube plutôt que de poche. Elle est souvent suivie d'une dérivation biliopancréatique. L'intestin grêle est séparé en deux parties afin d'écourter le trajet des aliments, rejetés avant d'avoir été assimilés en graisses et sucres.

Le rapport de l'Assurance Maladie pointe du doigt quelques incohérences. Sur les 30 000 patients opérés en 2011, 30 % de femmes et 20 % d'hommes n'avaient pas besoin de cette opération. Leur qualité ne s'est donc pas pour autant améliorer. La Haute Autorité de la Santé propose un guide détaillé des recommandations pour la prise en charge médicale.

Photo d'une Gastrectomie

Connaître sa situation grâce à l'IMC

L'IMC (Indice de Masse Corporelle) est un chiffre qui vous indique si vous êtes en surpoids ou non, et dans quel type de catégorie d'obésité. Le calcul de l'IMC a été établi par l'OMS. Il est calculé par le rapport [poids/ taille²]. Le poids est en kilos et la taille en mètres. Ce rapport n'est utilisable que pour les adultes de 18 à 65 ans. Les plus jeunes ont leur calcul d'IMC personnalisé, car entre 0 et 18 ans, la croissance est la plus importante. Ainsi pour un jeune homme de 25 ans, mesurant 1,71 m et pesant 87 kg :

87 kg / 1,71m²  =  87 / 2,9241  = 29,75

Une fois ce chiffre trouvé, reportez-vous à l'une des 6 catégories existantes :

Famine (moins de 16,5), maigreur (16,5 à 18,5), corpulence normale (18,5 à 24,99), surpoids (25 à 29,99), obésité modérée (30 à 34,99) et l'obésité morbide, ou massive (35 et plus). Au-delà de 40 elle est fortement mortelle. Ce jeune homme est donc en surpoids. Si vous ne parvenez pas à faire le calcul, un tableau type, moins précis, est proposé par la Haute Autorité de Santé.

Si vous êtes en surpoids, vous pouvez maigrir sans aide médicale, grâce à une alimentation équilibrée, des prises régulières de repas et quelques exercices. Dans le cas d'une obésité, même modérée, allez consulter votre médecin qui saura vous donner des conseils efficaces et personnalisés, et le traitement adéquat.

Sources : Santé.gouv.org (Plan d'obésité 2010-2013) ; HAS ; OMS ; INSEE.